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Légionellose

Qu’est ce qu’une légionellose ?

La légionellose est une infection respiratoire provoquée par des bactéries du genre Legionella. Elle a été reconnue pour la première fois en 1976 à l’occasion d’une épidémie survenue à Philadelphie lors d’un congrès d’anciens combattants de l’armée des USA, d’où le nom de "maladie du légionnaire". La légionellose et les bactéries Legionella font l’objet de nombreux travaux épidémiologiques et de recherche présentés à l’occasion de la 7ème conférence internationale sur les légionelles, réunie pour la première fois en France, à Paris à l’Institut Pasteur du 13 au 17 octobre 2009.

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Que peut-on dire des légionelles ?

Les légionelles sont des bactéries ubiquistes des écosystèmes naturels et principalement des mileiux hydriques. Elles prolifèrent dans les installations qui leur offrent des conditions favorables (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45°C, nutriments). Elles peuvent contaminer les individus lorsque ceux-ci sont exposés à des aérosols d’eau issus de milieux où la bactérie a proliféré. La légionellose est essentiellement liée aux activités anthropiques, en l’occurrence à des installations qui présentent un haut risque de prolifération des légionelles et d’aérodispersion de celles-ci dans l’atmosphère. 

Quelles sont les sources possibles d’exposition aux légionelles ?

Les sources possibles d’exposition aux légionelles sont nombreuses. Elles sont classées dans le tableau 1 en deux catégories de risque.

La catégorie A regroupe les sources anthropiques présentant un haut risque d’exposition aux légionelles, lié à l’importance des épidémies de légionellose susceptibles d’être engendrées, celle-ci étant évaluée au regard des clusters de cas de légionellose notifiés sur notre territoire. Les installations mentionnées dans cette catégorie sont soumises par la réglementation à des analyses périodiques de l’eau sur des paramètres spécifiques (auto-contrôle par le responsable des installations notamment). Ces installations peuvent être à l’origine d’une dispersion des légionelles à l’échelle :

  • d’une commune, d’un quartier ou de plusieurs communes (rayon de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres autour de la source) : sous-catégorie A1 ;
  • d’un bâtiment ou d’un établissement (rayon limité à plusieurs mètres autour de la source) : sous-catégorie A2.

La catégorie B regroupe, sans mention de l’exhaustivité, d’autres sources anthropiques présentant potentiellement un risque d’exposition aux légionelles. Elles peuvent faire l’objet d’investigation à la suite d’un signalement de cas de légionellose. Le classement en catégorie 2 n’augure pas de la gravité des conséquences sanitaires liées à l’exposition. Ces installations peuvent être à l’origine d’une dispersion des légionelles auprès :

  • des individus situés dans l’espace géographique autour de l’installation : sous catégorie B1 ;
  • des utilisateurs des sources d’exposition ; sous catégorie B2.

Catégorie A

Sous-catégorie A1
A1.1. panaches d’eau émis par les installations de refroidissement par dispersion d’eau dans un flux d’air (notamment les tours aéro-réfrigérantes équipant les bâtiments tertiaires climatisés et les sites industriels)
Sous-catégorie A2
A2.1. points d’usage à risque des réseaux intérieurs de distribution, notamment des réseaux collectifs d’eau chaude sanitaire

A2.2. bains à remous ou à jets (spas) à usage public et collectif

Catégorie B

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Sous-catégorie B1
B1.1. équipements collectifs de brumisation d’eau
B1.2. fontaines publiques et fontaines décoratives
B1.3. bains à remous ou à jets (spas) à usage privé (familial) ou en démonstration
B1.4. équipements de nettoyage à eau sous pression
B1.5. équipements de lavage de véhicules
B1.6. bassins de lagunage des stations d’épuration des eaux usées
B1.7. équipements professionnels à eau sous pression (découpe de matériaux notamment)
Sous-catégorie B2
B2.1. équipements d’oxygénothérapie
B2.2. équipements de lutte contre l’apnée du sommeil
B2.3. équipements de nébulisation de médicaments
B2.4. équipements de soins dentaires
B2.5. composts et terreaux

La légionellose est-elle une maladie grave ?

Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles sont variées. En outre, les personnes peuvent contracter :

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  • des infections non-pulmonaires de type grippal (fièvres de Pontiac notamment) dont l’issue est généralement favorable ;
  • des infections pulmonaires dont l’impact est suivi par la surveillance de la légionellose.

La légionellose est une pneumopathie sévère. La létalité, bien que plus faible que par le passé, atteint 11%. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs ; la guérison nécessite un traitement antibiotique et est obtenue souvent après plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il s’ensuit parfois une pneumopathie évolutive, un échec du traitement de la pneumopathie et, plus rarement, des séquelles cérébrales et une invalidité permanente.

Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles sont tributaires de nombreux facteurs, et notamment :

  • du taux de légionelles dans l’eau ;
  • du pouvoir pathogène des espèces présentes : les Legionella pneumophila sont des légionelles pathogènes et sont reliées à 90% des cas de légionellose ; d’autres espèces pathogènes comme les Legionella anisa ont été reliées à des cas de légionellose notifiés sur notre territoire ;
  • de la virulence de chaque souche ;
  • des conditions d’aérosolisation et de dispersion dans l’atmosphère ;
  • du taux de légionelles dans l’aérosol d’eau inhalé (la dose infectante n’est pas connue) ;
  • des particularités de chaque organisme infecté. La légionellose présente une plus grande susceptibilité liée à l’âge et à des facteurs de risque comme le tabagisme. Elle concerne d’une part des personnes fragilisées notamment par une immunodépression, une transplantation, un diabète ou une insuffisance cardiaque, mais aussi d’autre part un nombre important de personnes, notamment des jeunes adultes, sans facteur de risque identifié.

La période d’incubation étant de l’ordre de 2 à 10 jours, les symptômes de la légionellose peuvent paraître dans les 2 à 10 jours après l’exposition aux légionelles.

Est-ce une maladie fréquente ?

La légionellose est, depuis 1987, une maladie à déclaration obligatoire (DO) auprès des autorités sanitaires : près de 1200 cas de légionellose ont été notifiés en France en 2009. Son incidence connaît une évolution significative : une hausse du nombre de cas déclarés jusqu’en 2005 puis une tendance à la baisse sur 4 années consécutives. Cette courbe est le témoin d’une part du développement du diagnostic étiologique et de la notification aux autorités sanitaires locales, et d’autre part d’une gestion des risques améliorée par le renforcement des contraintes réglementaires et des actions de prévention (axe prioritaire du plan national santé-environnement 2004-2008). Les infections pulmonaires à Legionella sont plus nombreuses que les seuls cas de légionellose issus de la DO et représentent dans certaines régions d’Europe de l’ordre de 5% des pneumopathies communautaires.

Comment traiter la légionellose ?

La légionellose se traite par antibiotiques. La durée du traitement est classiquement de 14 à 21 jours. Pour aller plus loin, consulter les sites :

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Et les avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) en matière d’antibioprophylaxie :

  • Avis du 18 mars 2005 de la section des maladies transmissibles du CSHPF relatif à la place de l’antibioprophylaxie dans la prévention des légionelles nosocomiales
  • Avis du 16 janvier 2004 de la section des maladies transmissibles du CSHPF relatif à une éventuelle indication d’antibioprophylaxie de légionellose dans le Pas-de-Calais

Comment réduire le risque lié aux légionelles ?

Il est possible de réduire le risque lié aux légionelles en agissant prioritairement sur une bonne conception et sur l’entretien des circuits et des installations susceptibles de diffuser des aérosols contaminés par des légionelles : tours aéroréfrigérantes, jacuzzis, installations de production et de distribution d’eau chaude sanitaire (ballons de stockage, réseaux d’eau, pommeaux de douche, robinets, etc) dans les établissements recevant du public, les établissements de santé, les établissements thermaux, les logements collectifs et les maisons individuelles, les bâtiments d’habitation collectifs et les logements individuels.

Source :

Direction générale de la Santé 
14, avenue Duquesne 
75007 PARIS

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